Lablaza Dieter Schöön

October 6, 2008

Des oreilles dans Babylone

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Surprise complètement inattendue prévue dans nos contrées pour octobre prochain, le suédois Dieter Schöön -déjà bien connu chez lui- débarque avec un premier album plutôt brillant, multi influencé et surtout diablement subversif. Avec un nom digne de figurer dans une chronique d'Emmanuel, Dieter a fait vraissemblablement appel à une production phénoménale emmenée par le label Headspin, suédois lui aussi. de quoi agencer un savant fourre tout, entre pop expérimentale et electronica décomplexée, proche des élucubrations des Earlies, Hot Chip et autres Radiohead. Les parties les plus mélancoliques autorisant même la comparaison avec le Mutations de notre ami Beck.

Dès l'ouverture, sur "Manuel", on flirte avec la bidouille d'Animal Collective et la folie du feu Beta Band. On sent que ça ne va pas être si simple que ça à chroniquer, finalement. Surtout quand le sublime "Mary Jane" commence, comme le meilleur de The Coral, qui par une lente incursion de sonorités, se transformerait en un dub maîtrisé du plus bel effet. On nage en plein mariage arrangé. C'est déjà l'un des sommets du disque. Plus ludique, "Warm Hearts" évoque irrémédiablement l'esprit du Panda Bear de Person Pitch, et arrêtez moi si je me trompe, se termine en une instru très proche du récent générique de l'Ile de la tentaion (sic).
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C'est la grande force de cet album, sauter du coq à l'âne en gardant une logique. Car dès "The Harbour's cold", le rythme se libère, devient plus rapide, et garde un pied dans la mélodie sans jamais sacrifier aux facilités drum'n bass. Et alors que l'on se prépare à décoller, "Soft and slow" est comme son nom l'indique, soft and slow. Une ballade donc, bien mieux réussi que le trop simple "Everyone must leave". D'autres titres continuent d'osciller entre le Archive de Londinium et le délire tribal d'Animal Collective. Dernière originalité du disque, "Jethead" qui donne l'occasion aux Beatles de revivre en 2008 dans un délire rave inattendu.

Fortement imbibé d'opium, d'acide et de gaz hilarant, ce premier album est une réelle réussite là où on ne l'attendait pas, qui pourrait si l'on y met du notre, venir faire concurrence à ses frères américains et anglais. C'est tout le mal que je lui souhaite.

En bref : Un suédois se joue des références opiacées sur un premier album complet.